Anne, un portrait de liberté et de nuance

Anne est née en marchant dans les pas imaginaires de Lucy Maud Montgomery.
J’ai pensé à cette jeune fille rousse, vive, trop expressive, trop intense pour le monde autour d’elle et pourtant, tellement libre.

Dans cette œuvre, j’explore cette transition si fragile entre l’enfance et l’âge où on commence à se définir. Anne existe dans un espace flou, suspendu, où l’on cherche encore à comprendre qui on est et ce qu’on deviendra.

Son regard est net, vivant, intentionnel. Il est le centre émotionnel de l’œuvre. Autour, les traits se relâchent : son visage garde une certaine structure, mais le reste devient mouvement, souffle, abstraction. Comme si elle refusait d’être entièrement définie.

La palette évoque une autre époque : verts olive et menthe, rouges terre, beige et orange brûlé. Une palette de couleur qui semble ancienne, familière et qui vient habiter la toile.

Et puis il y a le silence.

J’ai voulu, comme toujours, tracer mes lignes de fond. Elles sont au cœur de mon esthétique, de mon langage visuel. Mes lignes représentent nos lignées ancestrales, les femmes qui ont vécu avant nous. Mais ici, elles n’avaient pas leur place. Anne ne voulait pas être attachée.
Elle avait coupé les ponts. Elle tenait seule.

Et j’ai compris : cette œuvre ne parle pas de lignée.
Elle parle d’affirmation.
De cette force tranquille qu’on découvre quand on décide de s’écouter et de suivre notre propre chemin. Peu importe ce que les autres attendent de nous.

Anne m’a invitée à ralentir, à respirer, à peindre autrement.

Elle m’a rappelé que l’imperfection est belle.
Et que la vraie liberté, c’est peut-être d’assumer pleinement ce qu’on est, même si c’est flou, même si c’est trop.

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Anne was born walking in the imaginary footsteps of Lucy Maud Montgomery.

I thought of this young redheaded girl, vivacious, too expressive, too intense for the world around her, and yet so free.

In this work, I explore that fragile transition between childhood and the age when we begin to define ourselves. Anne exists in a blurred, suspended space, where we're still trying to figure out who we are and what we'll become.

Her gaze is sharp, lively, intentional. It is the emotional center of the work. Around it, the features loosen: her face retains a certain structure, but the rest becomes movement, breath, abstraction. It's as if she refuses to be entirely defined.

The palette evokes another era: olive and mint greens, earthy reds, beige and burnt orange. A palette of color that seems old, familiar and inhabits the canvas.

And then there's the silence.

As always, I wanted to draw my own lines. They are at the heart of my aesthetic, my visual language. My lines represent our ancestral lineages, the women who lived before us. But there was no place for them here. Anne didn't want to be tied down.

She had cut herself off. She stood alone.

And I understood: this work is not about lineage.

It's about affirmation.

The quiet strength we discover when we decide to listen to ourselves and follow our own path. No matter what others expect of us.

Anne invited me to slow down, to breathe, to paint differently.

She reminded me that imperfection is beautiful.

And that true freedom may lie in fully embracing who you are, even if it's fuzzy, even if it's too much.

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